My... son? [PV Harry Osborn]

Eviter qu’un nouvel incident se déroule au sein de la tour Oscorp était devenu une priorité. Il eut d’abord cette Alice (car oui, il connait son identité) qui était rentrée par effraction dans son bureau. Une rencontre humiliante, enrageante qu’Harry ne désirait plus expérimenter. Pourtant, dans ce même building eut une autre visite impromptue et non désirée, celle de Peter Parker, le sien. Les mots ne peuvent suffire pour décrire les émotions ressenties par Le Bouffon Vert lors de ces terribles retrouvailles. Nous pouvons directement passer aux conséquences qu’elles entrainèrent. Le service de sécurité d’Oscorp est plus que performant. Le PDG estimait avoir engagé la crème de la crème qui permettront à son établissement de ne plus être la proie de quelconques âmes perturbatrices en son sein. Et il semblerait que ses employés aient parfaitement reçu le mémo. Un agent essoufflé se présenta à la porte de son bureau. Les yeux d’Harry concentrés sur son rapport n’empêchèrent pas le jeune homme de remarquer la présence à la respiration bruyante. Il détourna le regard, prêt à écouter la raison pour laquelle l’agent de sécurité se trouvait en face de son bureau. Une raison des plus surprenantes.

Lorsqu’il arriva en ville, Le Bouffon Vert fit deux recherches élémentaires. Tout d’abord, il vérifia qu’aucun autre Harry Osborn était présent dans la métropole. La deuxième de ses recherches se concentra sur Norman. Il avait toujours eu l’intention de reconstruire Oscorp. Il savait qu’il serait une proie facile pour ses sosies ainsi de ceux de son géniteur. Que ce Norman Osborn se retrouve dans le hall du bâtiment, hurlant ses revendications n’était pas qu’attendu, c’était inévitable. Le PDG appuya sur un bouton, observant maintenant la scène depuis un téléviseur dernier cri. Son menton se posa sur son poing alors qu’il examinait la saynète qui se présentait à lui. La conversation tournait déjà dans son cerveau. Il anticipait la déception qui s’en prendrait au cœur de ce vieillard. Harry n’était pas son fils, non, il n’était qu’une pâle copie. Néanmoins, le PDG restait un tant soit peu dans l’inconnue face à la suite des évènements. Ce Norman n’avait démontré aucun lien avec des activités ou des plans dignes d’un Bouffon Vert. Ou alors, il était très discret ce qui lorsqu’on connait l’expertise des bouffons est une possibilité plus que plausible. Harry espérait secrètement qu’il pourrait s’en faire un allié. Tant de Spider-Man en ville mais toujours qu’un seul Bouffon Vert, il était temps de changer tout cela.

Le jeune homme se leva enfin de sa chaise, se dirigeant jusqu’à l’ascenseur. Aucune appréhension, il se refusait d’avoir peur d’un vieillard perdu et désespéré. Il était tout simplement curieux. Jouait-il un jeu tout comme lui ? Un ding lui indiqua qu’il était arrivé au hall, il le saurait bien assez tôt. Harry se considérait comme malin et difficilement manipulable, il verrait à travers toutes les vaines tentatives de son futur interlocuteur, il le savait. Ses jambes le dirigèrent vers la scène qui continuait. Elle était d’un pathétique. L’auteur des faits ne pouvaient être qu’un géni ou alors, un père bien trop désespéré.

« Pour être exact, vous n’avez ni menti ni dit la vérité. »

Ses mains étaient fourrées dans ses poches alors qu’il évoluait jusqu’à son interlocuteur. Entendant la voix du PDG, les agents de sécurité se décidèrent à lui offrir une autre vue que celles de leurs dos. Harry en profita pour leur faire un léger signe de main les poussant ainsi, de manière silencieuse, à lâcher le vieillard. A première vue, il était bel et bien le Norman Osborn qui avait causé du grabuge en ville mais aujourd’hui s’était reconverti dans les locaux de Stark Industries. Purement intéressant. En l’état, Harry se décida de la jouer légèrement détaché. Cet homme était brillant, le manipuler ne serait pas aisé.

« Je ne suis pas votre fils. Désolé. »

Dans son ton se regorgea toute la fatalité de la situation. Il n’était pas celui qu’il recherchait tout comme lui n’était pas le géniteur qu’Harry méprisait. L’un perdait aux changes tandis que l’autre pourrait éventuellement en tirer quelque chose.

Harry ne retint pas un rire franc qui rebondit sur les grandes vitres de son hall. Ce Norman avait de l’aplomb, du répondant et l’actuel PDG d’Oscorp ne pouvait qu’apprécier cela. Une réponse digne de son paternel, les patriarches Osborn ne se ressemblaient que très peu physiquement, néanmoins, la mentalité semblait être similaire. Son regard le dévisagea, voyant la lueur de désespoir qui s’était niché dans ces iris bleutés se transformer en une fierté mal placée. Il ne voulait pas perdre la face. Pouvait-on lui en vouloir ? Harry restait un petit avorton, un jeune homme qui s’était emparé d’une entreprise qu’il n’avait pas fondé. La réaction était légitime.

« Mais j’en serais presque outré. La possibilité que je vienne d’un univers où j’aurais créé Oscorp ne te viens pas à l’esprit ? »

Norman avait abandonné le vouvoiement, Harry l’imitera donc. N’était-ce pas ce que ce vieillard attendait ? Que les Harry Osborn suivent toujours la voie qu’il avait déjà tracée ? Oh, le Bouffon s’amusait avec ce pauvre homme, voulant insinuer un doute à un esprit si brillant. Ses mains étaient toujours fourrées dans ses poches, espérant qu’ainsi, il déploierait de la prestance. Il n’avait pas créé Oscorp, son père en était bel et bien le fondateur dans son univers. Cependant, il avait perfectionné. Avoir implanté en si peu de temps une si grande entreprise dans cet univers était un exploit dont Harry ne diminuerait pas l’importance. En particulier devant un patriarche Osborn.

« Après de tels compliments, je ne peux que t’OFFRIR cela. »

Harry accentua sa prise de parole sur le verbe « offrir », rappelant méchamment à Norman qu’il ne lui faisait qu’une faveur. Car le Bouffon doit toujours porter un masque, celui d’Harry Osborn, le jeune homme qui cachait derrière une certaine prestance les douleurs d’une enfance solitaire à cause d’un père absent. La vérité étant que le Bouffon méprisait le père Osborn de son univers. Celui qui par ses gènes défaillants lui avaient transmis un mal dont il peinait à se débarrasser. Ceux des autres mondes, il ne retint aucune rancœur envers eux. Au contraire, il espère pouvoir s’en faire des alliés. En l’instant, ne sachant pas sur quels pieds danser avec cette version du patriarche. Il garde ses faux-semblants. Ses paroles ne regorgeaient donc d’une amertume imaginaire.

D’un signe de la main Harry invita silencieusement Norman à le suivre. L’ascenseur de verre n’attendait plus que les deux bouffons. Le PDG se dirigeant jusqu’à lui, appuya sur le bouton pour monter jusqu’à son bureau. Arrivée au dernier étage, le jeune homme enclencha sa marche toujours si silencieuse jusqu’à ses quartiers professionnels. Lorsqu’il n’avait pas besoin d’être loquace, il ne l’était pas. La porte s’ouvrit automatiquement lorsqu’Harry fit un pas à proximité des détecteurs de mouvement. Son bureau était épuré, la richesse de matériaux de son mobilier compensait son manque. Il invita le vieil Osborn à prendre place sur la chaise située en face de son bureau tandis que lui, s’accaparait sans aucune honte le fauteuil du PDG.

« Alors, dis-moi, que veux-tu ? Je ne suis pas ton fils qu’attends donc tu de cet entretien ? Tu voulais satisfaire ta curiosité. Voir si nous ressemblions un peu ? Ou alors, tu veux tenter de reprendre les reines d’Oscorp ? Je suis tout ouïe car pour être honnête, tu m’intrigues. »