New-York, la ville qui ne dort jamais. En son sein résidait un nombre colossal d’habitants. Des profils pour la plupart inintéressant. Des petites gens, banales, qui gaspillaient leurs existences dans des futilités. Cependant, dans ce tas, se trouvaient des profils qui méritaient que le Bouffon Vert s’attarde dessus. Des scientifiques de renoms, des augmentés, des extra-terrestres, dans l’enceinte de cette métropole se cachaient une mine d’or qu’Harry comptait bien exploiter. Il les recherchait, ceux qui pourrait éventuellement se laisser convaincre. Il les triait en fonction de leur utilité. Dans son cerveau malade il renfermait tant d’information. Leurs routines, leurs proches, leurs personnalités, tout pour mieux les manipuler.

Aujourd’hui, il s’attaquait à un gros poisson. Sylvie Laufeydottir. Déesse de la Malice, le Bouffon Vert l’avait choisi pour sa constitution de géant de glace mais également pour le défi qu’elle représentait. Tout le monde aime un peu de challenge en particulier le PDG. Réussira-t-il à obtenir les services d’une déité du mensonge. Il voulait essayer. De tous les Loki présents en ville, elle serait certainement la plus encline à le suivre. La mégalomanie bien trop prédominante chez les autres spécimens serait un handicap. Il essaierait avec celle-là. Répliquer la longévité des géants de glace serait intéressant pour la suite de ses travaux.

Il n’avait pas choisi ce bar, elle l’avait fait. Son élégant costume vert enfilé, on ne pouvait croire qu’un homme avec tant d’élégance puisse passer ses vendredis soirs dans un endroit si commun. Un verre du bourbon le plus fade et le plus commun qu’il ait goûté, il attendait. La cible était déjà présente sur les lieux. Tout allait se goupiller maintenant. L’esclandre eut lieux avec quelques minutes d’avance. En ayant offert à ses employés une cuite gratuite, il aurait cru que ces derniers tiendraient légèrement mieux l’alcool. Pourtant, Patrick, le plus jeune du groupe avait déjà commencé à s’en prendre à un serveur. Le PDG n’avait plus qu’à attendre il semblerait. Elle allait s’interposer, il en était persuadé. Et il ne se loupa pas. La blonde se leva, usant de ses pouvoirs sur cet homme. Parfait !

« J’espère que vous excuserez Patrick, il n’est pas le même lorsqu’il a quelques verres dans le nez. »

Le Bouffon Vert s’était déplacé jusqu’au lieu de l’altercation. Déposant une main sur l’épaule de la pauvre victime. Dans un premier temps son attention ne se concentra que sur le serveur. Il savait que directement s’adresser à la déesse serait suspect.

« Fort heureusement, une sauveuse était là pour arranger la situation. »          

Son regard alterna entre les deux individus. Le serveur n’importait pas, Patrick à peine mais Sylvie était la personne la plus importante de la pièce. Son employé n’était qu’une excuse, presque qu'un réceptacle à une magie qui pourrait plus qu’utile au Bouffon. Il voit les effets d’un sort qui semblait si simple. Peut-être pourrait-il un jour maitriser la magie, mais la question n’était pas à là aujourd’hui. La seule chose qui l’intéressait était bien entendu la jeune femme qui était devant ses yeux ainsi que son métabolisme. Il voit donc son employé retourner à sa place, auprès de son groupe de collègue probablement angoissé à l’idée que leur PDG ait dû se mêler de cette affaire.

« Ne soyez pas modeste voyons ! J’en suis sûre que Patrick vous remercie d’avoir pu éviter tout débordement. »

Harry n’offrirait aucune occasion à la jeune femme de s’enfuir. Oui, son acte n’avait rien d’extraordinaire, d’aucun dirait que ce n’est qu’un acte normal de civilité. Néanmoins, en présentant les choses ainsi, la discussion ne pourrait se continuer aisément. Exagérer ce service rendu était une bonne manière de continuer à dialoguer avec cette demoiselle.

« Je me présente Harry Osborn. »

Il lui tendit sa main et une perche implicite pour qu’elle se présente à son tour. Oh, le PDG savait déjà à qui il avait affaire mais la demoiselle ignorait ce fait. Alors, il allait jouer la jouer ainsi. De façon à ce que son interlocutrice ne sache pas qu’il a déjà prévu absolument toute la situation dans laquelle ils étaient fourrés.

« Laissez-moi vous offrir un verre, j’avais déjà commandé une autre tournée mais je pense que mes employés ont assez bu pour ce soir. »

Ce n’est pas bien de gaspiller n’est-ce pas ? En voilà une opportunité à ne pas manquer. La déesse se méfierait de lui. Elle n’est pas stupide. Un homme, engrossé dans un costume hors de prix qui vous offre des verres c’est plus que louche. Néanmoins, avant de tenter une quelconque autre pirouette, Le Bouffon Vert avait compté sur la curiosité de son interlocutrice. L’envie qu’elle pourrait avoir d’en savoir plus sur ce bien étrange inconnu.

Sylvie Smith. Un nom qui ne sied guère à une déesse. Harry ne pouvait que supposer que son interlocutrice vint en y ayant nullement réfléchi davantage. Elle voulait donc rester discrète. Eh bien, voilà qui est intéressant. Ou alors, peut-être se méfiait-elle tout simplement du PDG en costard vert ? Il ne pourrait lui en tenir rigueur, après tout n’avait-elle pas raison d’agir ainsi ? Le Bouffon Vert était loin d’être digne de confiance. Il le prouvait ce soir en confectionnant ce plan en plusieurs étapes. En l’instant, le jeune homme allait se contenter de cet alias. Continuant à faire comme-ci, il ne connaissait pas la véritable identité de la demoiselle.

« Je ne regretterai pas un peu de calme. »

Etre loin de ces employés ne le dérangeait nullement. Le PDG fit un signe de main au serveur, la précédente victime, lui demandant de servir la même chose que la table bien bruyante d’à côté a reçu. Il était resté poli, ne voulant d’ors et déjà brûler sa couverture. Son séant se posa sur une chaise, Harry se mettant à l’aise alors qu’ils attendaient le retour de l’employé des lieux.

« Donc, maintenant que nous sommes confortablement installés que nous avons tous les deux faits connaissances, vous pourriez me dire comment exactement avez-vous fait pour empêcher Patrick de se ridiculiser davantage ? »

Le Bouffon Vert rentrait dans le tas. Pourtant, ses paroles restaient contrôlées. Il ne laissait fuiter qu’une partie de la vérité. Oui, il avait pu être témoin des capacités hors normes de la déesse. Néanmoins, pour l’instant, il ne lui laisserait pas savoir qu’il savait exactement qui elle était. Harry ne se présentait qu’uniquement comme un simple spectateur curieux.

« Je n’ai nullement l’intention de faire une scène, vous portez en porte-à-faux ou autre, ne vous inquiétez pas. Après tout, vous avez arrangé une situation qui aurait pu dégénéré. Je suis juste curieux. »

Le serveur revint enfin avec deux verres de couleurs brunâtres. Le PDG l’entama donc, prenant une gorgée qui s’attaqua à son œsophage. Il n’avait pas l’intention de troubler son jugement. Il désirait tout simplement installer une atmosphère un peu moins lourde entre eux. Leur sujet de discussion risquant de dériver à tout moment.

« N’est-ce pas ce qui rend cette ville intéressante ? »

Mais aussi si dangereuse. Qui sait quels êtres pouvaient arpenter ces rues. Des divinités, des augmentés pouvant s’approcher d’un tel statut ou pire. Harry restait conscient, réaliste ainsi que prudent, s’il voulait tirer son épingle du jeu, il devrait augmenter son arsenal, ses capacités et se faire des alliés. Une tâche bien difficile mais nullement impossible. Composer avec divers personnalités plus mégalomaniaque et égocentrées les unes que les autres n’avaient rien de simple. La déesse qui avait accepté de s’asseoir à ses côtés en était bien la preuve.

« J’en suis plus que conscient, je suis même surpris que tu ne l’aies pas fait plus tôt. »

Harry ne sous-estimait pas son interlocutrice, loin de là. Il tentait comme tout bon psychopathe de la jauger. Elle voulait lui faire peur ? L’intimider ? Un être puissant ne s’embarrasse de menace que s’il joue un double jeu ou est miséricordieux. Ses yeux restaient plongés dans ceux de la géante de glace. Lui aussi ne perdrait pas le contact visuel. Elle enchaina, lui disant que la seule unique raison pour laquelle cette ville n’était pas en cendre est uniquement car elle en a besoin d’une manière ou d’une autre. Elle est bien une Loki. Leur orgueil aura un jour leurs peaux. Des êtres bien plus puissants que la déesse était présents dans ce New-York. Soit elle en était consciente et désirait encore une fois que l’intimidé soit elle était bien plus ignorante qu’elle le laissait transparaitre.

« Vous m’avez cerné de ce que je vois. Dans un premier temps, j’étais curieux. Tant de Loki arpente ces rues, il reste rare d’en croiser une. »

Le PDG reprit une gorgée de ce breuvage au goût si fade. Bien entendu qu’elle avait cerné, déesse du mensonge, n’était-ce pas évident qu’elle réussirait à voir dans son jeu. Harry n’était pas son premier rodéo, il en était plus que conscient.

« Dans un deuxième temps, car je sens que je commence à jouer avec votre patience, je voulais vous proposer une collaboration. »